Après la faillite, début 2022, de Meuse & Sambre, un repreneur s’est fait connaître : Batia Mosa. Ce groupe a déposé un projet ambitieux pour le dernier chantier naval de Wallonie pour reprendre les sites d’Andenne (Seilles) et de Liège (Île Monsin).
La construction navale wallonne renaît de ses cendres avec cette fois, un œil résolument tourné vers l’avenir et des ambitions à la hauteur des enjeux de la transition énergétique. Le projet Batia Mosa est né de la volonté de faire revivre une activité industrielle traditionnellement ancrée en Wallonie tout en s’inscrivant dans les défis actuels de la navigation fluviale. Pour les responsables du Groupe « avec la présence du troisième port fluvial d’Europe ainsi que de nombreux axes de communications appelés à se développer, la Wallonne se doit de disposer d’une infrastructure et d’une vision telle que celle proposée par Batia Mosa ».
Parallèlement à la construction navale et la réparation, Batia Mosa a pour ambition de se profiler comme l’acteur européen de référence en matière de dépollution et de neutralité carbone. « A ce jour, nous constatons qu’aucune solution intégrée et abordable n’est proposée à une industrie du transport fluvial pourtant appelée à des changements radicaux, à savoir, une navigation entièrement propre à l’horizon 2050 ». L’équipe réunie autour du projet Batia Mosa mêle des experts provenant de divers horizons géographiques (Wallons, Flamands et étrangers) et industriels, dont la dépollution, la motorisation électrique, les carburants alternatifs et le design de coque à faible résistance. L’approche multidisciplinaire se traduira également par d’intenses collaborations avec divers acteurs, qu’ils soient locaux ou internationaux, en vue de former à terme un véritable écosystème axé sur le verdissement de la navigation. Plusieurs pistes de collaboration sont actuellement explorées.
Un départ sur les chapeaux de roues
Dans les faits, le redémarrage a d’ores et déjà eu lieu sur les sites de Monsin (Liège) en décembre 2022 et d’Andenne en mars 2023. Dans la foulée, 26 personnes – 21 ouvriers qualifiés et 5 ingénieurs – ont été recrutées à ce jour. Ce chiffre devrait augmenter significativement dans les prochains mois, en réponse à la demande du marché.
En quatre mois d’activité, le segment ‘Entretiens & Réparations’ a enregistré un chiffre d’affaires dépassant les projections du plan financier (400 000 Euros). La construction navale quant à elle, a démarré en mars 2023, avec un carnet de commande s’élevant actuellement à 8 millions d’Euros (soit une occupation jusqu’à septembre 2024).
Des projets pour le futur
L’installation et la maintenance de systèmes de traitement des émissions (Batia Mosa Eco-Solutions) fera l’objet d’investissements conséquents au second trimestre et ce, en vue d’un démarrage dès l’été. La demande est importante et aucun chantier naval est actuellement en mesure d’y répondre. Les nouveaux équipements permettront le nettoyage de filtres à particules en un temps record et par conséquent une immobilisation minimale des bateaux. Cet aspect crucial pour les propriétaires de bateaux procurera un avantage compétitif laissant augurer la captation d’un large marché géographique, allant probablement au-delà du Benelux.
Enfin, le segment ‘Net-0 Carbon’ (Batia Mosa Energy 2050) démarrera plus tôt qu’espéré avec notamment l’installation d’une propulsion électrique et batteries sur l’un des bateaux en commande. Des offres ont également été faites pour deux autres projets. Au-delà de la propulsion ‘propre’ (tank-to-wake), Batia Mosa compte se développer sur le terrain de solutions d’approvisionnement et de stockage d’énergie (well-to-tank). Le marché se dirigera sans doute vers un recours simultané à plusieurs sources d’énergie renouvelable (et non plus le seul diesel) et Batia Mosa ne souhaite laisser aucune piste de côté.
Un plan d’investissement raisonné et tourné vers l’avenir
Outre l’acquisition d’équipements nécessaires à la dépollution des moteurs, l’accent sera mis dans l’immédiat sur le rafraîchissement du site de Monsin, afin de créer à la fois un cadre de travail agréable pour le personnel et de présenter une vitrine moderne, dynamique au sein du port de Liège.
En cohérence avec le caractère environnemental du projet Batia Mosa, des investissements seront réalisés dans les capacités de production d’énergie verte sur les sites.
A moyen terme, les ambitions de Batia Mosa nécessiteront un plan d’investissement global de 4 à 5 millions d’Euros, répartis entre infrastructures (1 à 1,5 million), mise à niveau de l’outil de production (0,5 million) et de dépenses en recherche et développement (2 à 2,5 millions).
Contact
Marc Potier, PDG
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